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mercredi 18 avril 2012

Archéologie

Les  "lec'h" du pays de Gouarec

Des monuments hérités de la culture néolithique sont nommés Lec'h, ce qui correspond à une pierre taillée ou façonnée. C'est en effet un monolithe en pierre relativement abondant en Bretagne. Il marquerait selon certains auteurs l'emplacement d'un lieu d'inhumation d'un grand personnage et correspondrait donc à la partie aérienne visible d'une sépulture individuelle. Dans la région de Gouarec il en existe de magnifiques, toujours disposés à proximité d'un monument religieux important (église, chapelle), une juxtaposition qui ne doit rien au hasard mais qui ne correspond pas le plus souvent à l'emplacement d'origine de ces pierres taillées appelées aussi "cippe funéraire". Cette promiscuité entre cippe celtique ou lec'h et monument religieux bien postérieur respecte néanmoins l'histoire puisque chaque monument représente une civilisation et des croyances différentes à des époques également différentes. Selon certains auteurs (de Keranflec'h), ces monolithes seront utilisés jusqu'à l'expansion du christianisme dans toute la Gaule et même plus tard et probablement sous forme christianisée comme celui de Perret (monuments du haut moyen-âge).

Cette première vue montre le lec'h de Plélauff, implanté à proximité de la très belle chapelle de N.D de la Croix. Ce monolithe en granite est taillé sur quatre faces avec troncature des arêtes, ce qui lui donne une section octogonale sur une hauteur proche de trois mètres. On peut observer sur sa surface ouest, un début de desquamation typique de l'altération des blocs de granite qui ont tendance à s"écailler en "pelures d'oignons". A proximité de cet endroit, au lieu-dit le Moustoir a été découverte une borne milliaire romaine de forme conique, visible sur le bord de la route qui va de Plélauff à Mellionnec.L'allure générale de ce lec'h de Plélauff est proche d'un menhir mais qui serait entièrement taillé.
Le lec'h de Perret en granite de Pontivy (ce granite affleure à Silfiac et Séglien, donc à proximité) a été christianisé par ajout d'une croix. Il se situe dans l'enclos paroissial de Perret, à proximité de l'église. Selon de Kéranflec'h-Kernezne, ce monolithe pourrait correspondre à la cippe funéraire du Tyern Alfret ou Auffret lui-même, un personnage cité dans le cartulaire de Redon (871), responsable d'une usurpation de terres au détriment des moines de Saint Ducocan et qui aurait donc été à l'origine de la venue dans cette région du roi Salomon pour régler ce litige comme un simple juge de paix.
Ce lec'h à section rectangulaire fait environ deux mètres de hauteur au-dessus du sol.
Le lec'h cannelé de Sainte Tréphine est reconnu comme l'un des plus beaux de Bretagne. Adossé au pignon d'une petite chapelle, il correspond à une sorte de cylindre granitique entièrement taillé sur toute sa circonférence et approche également les trois mètres de hauteur. Un lec'h conique plus petit (environ un mètre) se trouve à proximité de l'église, noyé dans la végétation.Sur cette photo, les cannelures du grand lec'h sont particulièrement bien visibles et font de ce monolithe de granite, une véritable oeuvre d'art!

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